lundi 1 septembre 2008

Commentaire de Mme Betty Buffington

Mme Betty Buffington s'occupe depuis les années 90 de l'Association-Fondation C. et Y. Zervos. Elle a été membre du conseil municipal de Vézelay, membre de la direction de la Fondation Zervos, présidente de la fondation et a initié le prix Zervos. Elle est présidente d'honneur de la fondation a ce jour.


Pour avoir travaillé dans les années 50 au Club du Meilleur Livre, rue de Grenelle, je peux dire avoir été une familière de la rue du Dragon et naturellement des Cahiers d'art. La mine bougonne de Zervos avec sa crinière blanche m'avait un peu impressionnée, ce n'était pas un jovial !

Arrivée à Vézelay en 1992 quand j'ai pris connaissance de ce que l'on pourrait appelé « l'Affaire Zervos », c'est à dire le legs, je m'y suis fortement intéressée. Mon projet, entre autres, était de faire revivre la Fondation Zervos restée en sommeil depuis 1984 et faire stopper les tractations du futur Musée Zervos qui ont commencé en 1993.

Comment l'Association-Fondation Zervos a-t-elle pris connaissance de l'existence d'un manuscrit ?

En 2001, élue présidente de l'Association-Fondation Zervos, j'ai été informée par deux adhérents de l'association, qu'il existait une fille adoptive et qui aurait écrit sa biographie.

Déjà ulcérée du non-respect de ce legs laissé à la commune, je suis restée sceptique mais curieuse, parce que 30 ans s'étaient écoulés depuis la donation définitive.

Je ne croyais pas beaucoup à cette adoption... mais pourquoi pas !

Lire un manuscrit biographique et faire en sorte qu'il soit édité n'était pas de l'ordre de l'impossible... Ayant travaillé 20 ans dans le monde de l'édition et gardé des contacts avec des personnes proches de chez Gallimard et Fayard; c'était une manière de voir plus clair dans cette « Affaire Zervos » qui devenait de plus en plus ténébreuse.

Présentée à Roland Forgeard, nous avons sympathisé; il a eu l'extrême gentillesse de me donner les coordonnées d'Yvette.

Après deux appels téléphoniques avec Israël, Yvette m'a permis de lire son manuscrit. Méfiante au premier abord... Mais ma passion a dû la convaincre.

Je précise qu'au cours de ces deux conversations elle a été formelle... C'était Edith de la Héronnière qui détenait toutes les responsabilités (tant sur l'écriture, si elle le souhaitait, que sur la présentation du manuscrit auprès des éditeurs).

2 chances valent mieux qu'une, lui ai je répondu et pourquoi ne pas tenter ouvrir d'autres portes ?

Au fur et à mesure de la lecture, j'ai été saisie par son vécu dont l'écriture m'a interpellée... Je retrouvai les intonations de sa voix, avec ses basses et les /r/ de notre campagne Avallonnaise, avec toutes ses nuances; authentique avec elle même. Son histoire qui se déroule en 19 ans, qui a basculé de la tragédie à la comédie humaine m'a terrassée. Je l'ai appelée immédiatement et ce fut un heureux moment de chaleur humaine.

Remise de ma grande émotion j'ai pris conscience de deux difficultés. La 1ère, les descendants du Directeur de l'Assistance Publique, pouvaient réagir. La 2ème, Marie Claude Char connue pour être extrêmement vigilante sur les écrits de son époux.

Après mon opération (janvier 2003), j'ai reçu d'Yvette un papier collé : « BON PIED - BON OEIL » tous ses meilleurs voeux.

Quelques mois plus tard, elle quittait notre Terre !

C'est alors qu'une colère intérieure s'est installée... il fallait faire connaître ce magnifique texte... que justice soit faite .... mais comment ?

En 2005, les travaux de l'atelier destiné à un lauréat(e) qui aurait obtenu le prix Zervos étant achevés, j'ai proposé au Conseil d'administration une lecture des extraits du manuscrit, lus par une comédienne et une petite exposition des œuvres d'Yvette.

Après approbation, j'ai demandé l'assentiment à son fils Ariel qui a accepté et qui nous a fait l'honneur d'être parmi nous pour cet événement spontané.

Christian Limousin et moi nous avons contacté et visité Me Alliot (petit-fils de Blanche Château). Au cours de cette agréable visite nous avons pu réunir quelques dessins, sachant qu'Ariel en apporterait d'autres d'Israël.

C'est alors que Christian Limousin et Valérie Delbore ont pris connaissance du texte. Le montage n'a pas été évident, mais ces deux jours, 20 et 21 août 2005 ont été une réussite. L'assemblée a été nombreuse, beaucoup de "vieux" Vézeliens se souvenaient de la petite princesse devenue reine.

Commentaire de Mme Betty Buffington; Un Diamant Brut; Yvette Szczupak-Thomas; Métailié.

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